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La Mousseline

La Mousseline



La mousseline est un tissu très fin, fluide et agréable à porter. vaporeux et légèrement transparent il sert pour la confection de vêtement féminin ou de robe de danse et doit être utilisé avec une doublure.
les effets somptueux, les transparences magiques, si vous rêvez de tissus voluptueux, la finesse de cette matière est prétexte à de multiples superpositions qui créent des effets colorés extraordinaires.

enue des Indes, elle apparaît en France au XVIIIe siècle d'abord en soie puis en coton. Malgré les efforts de l'État (interdictions d'importations, encouragements à la fabrication), il faut attendre le XIXe siècle pour que l'industrie de la mousseline se développe en France. C'est à l'initiative de Georges-Antoine Simonet, originaire de la ville de Tarare, que la mousseline se popularise en France où elle est fabriquée pour la première fois industriellement en 1750 par Claude-Marie Simonet. Les costumes de mousseline, en vogue, créèrent une industrie nouvelle.

La mousseline est une toile fine, transparente et vaporeuse. Elle se tisse avec des fils fins et surtordus, peu serrés, en coton, soie, laine, viscose ou synthétique. Elle s'adapte parfaitement aux costumes de scène et s'utilise également pour l'ameublement.

Légère et solide, la mousseline s'emploie souvent dans la tenue de ballet et garnit le dessus des volants des tutus longs et romantiques. La mousseline-satin est une mousseline de soie dont un côté luit comme un satin.

La renommée de la mousseline blanche de Dacca dépassa rapidement les frontières du golfe du Bengale. Elle séduisit tous les peuples ou presque, des grecs aux romains en passant par les chinois et les perses. On retrouve sa trace sur les sculptures et dans le costume de la Grèce antique, chez des poètes chinois, dans le vocabulaire perse, dans les récits de voyages de quelques aventuriers occidentaux …Cette exceptionnelle cotonnade fut une manne pour Dhakka, jusqu’à ce que la révolution industrielle européenne ne vienne tarir cette source. 

Oubliée un temps par les occidentaux, elle fut remise à l’honneur par Marco Polo qui remarqua les étonnants vêtements des habitants de Mossoul. Ainsi au XIIIe siècle, apparut sur le marché européen ce flot de coton voluptueux et exquis. Sa légèreté, sa facilité d’entretien, son prix plus inférieur à celui du lin étaient des qualités suffisantes pour supplanter les lourdes et luxueuses étoffes en vogue à cette époque. De Machilipatnam à Venise, le chemin était long et périlleux. La belle empruntait en partie les routes de la soie maritimes et terrestres pour parvenir jusqu’à Mossoul, d’où des négociants italiens la revendait à des marchands. Jusqu’au XVIIIe siècle, le Bengale exportait cet article vers les Amériques, le Japon, l’Asie centrale, et l’Europe. Lorsque les pays importateurs s’aperçurent que la balance commerciale penchait en faveur des bengalais, il ne fut pas officiellement question d’une nouvelle prohibition mais les manufacturiers européens furent incités à produire cette cotonnade afin de satisfaire une clientèle « emballée » par cette délicieuse étoffe exotique. 

Les britanniques « tirèrent les premiers » une salve déterminante pour leur économie mais destructrice pour l’économie de leur colonie. Vers la fin du XVIIIe siècle, les premières mousselines de coton fabriquées en Europe sortirent d’une manufacture située dans l’Ayrshire en Ecosse.  L’invention anglaise de « la spinning mule » permettait d’obtenir un  fil de coton fin, régulier, en grande quantité, rapidement et de reproduire de fines mousselines à moindre coût. Les débouchés importants qui s’offraient aux fabricants de la blanche Albion les incitèrent à développer le filage et le tissage du coton, en important cette matière première de leur colonie indienne, en renvoyant le produit fini sous forme de tissu. Cette politique visait à réduire à néant la production de mousseline artisanale, déjà affaiblie par la disparition du coton phuti karpas. Le patrimoine culturel était en posture délicate, la disparition d’un savoir faire ancestral menaçait de disparaitre. Lors de la grande exposition qui se tint au Cristal Palace à Londres en 1851, la reine Victoria admira tout de même les fabuleuses mousselines de Dakkha, un étonnant si l’on considère que la production industrielle de mousseline fit la renommée de Glasgow et et le déclin de  la gagetic muslin. La réaction des indiens se fit attendre mais fut pacifique. Dans les années 1920, Gandhi exhorta la population à boycotter les cotonnades industrielles importées par les britanniques, à délaisser le costume occidental au profit du dhoti en khadi littéralement coton, tissu filé et  tissé  à la main localement. Le phuti karpas ne fut pas sauvé, mais le savoir faire ancestral, partie intégrante du patrimoine culturel textile, fut sauvegardé.

En France, sous le directoire et l’empire, le goût immodéré pour le monde antique se répercuta dans la mode, propulsant au premier rang des robes fluides et transparentes portées par les audacieuses “Merveilleuses“ énamourées de la simplicité gourmande de cette toile arachnéenne. Des machines capables de reproduire à moindre coût ces cotonnades furent opérationnelles au début du XIXe siècle, permettant d’obtenir une qualité de mousseline satisfaisante. Les manufacturiers français ne furent pas en reste. C’est l’opiniâtreté et la passion d’un homme, J B Simonet, qui est à l’origine de la fabrication industrielle de la mousseline qui rendit célèbre la ville de Tarare. Bien des tentatives seront nécessaires avant que la qualité de la mousseline de Tarare ne soit convenable et, les années passant, le sieur Simonet succomba dans la misère sans assister au succès de son idée. Cependant, son mérite fut reconnu par Napoléon, son épouse reçut une pension de l’état et, au milieu du XIXe siècle, Tarare devint la cité de la mousseline ou le dakkha français.

À toute chose malheur est bon. Le jamdani, emblématique étoffe bengalaise est, depuis 2012, classé au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco, sauvegardant ainsi un  patrimoine culturel et un savoir faire à nul autre pareil.

Article de luxe, il  fait partie du costume des saris de cérémonie depuis des siècles. Aujourd’hui encore, les artisans qui maîtrisent à la perfection l’art et la manière de filer et de tisser selon la tradition sont des passeurs de patrimoine . Bien que les fils utilisés ne soient plus aussi fins que ceux des mul mul khas, le coton d’origine n’existant plus, ils n’en sont pas moins d’une exceptionnelle finesse. Ces merveilleuses mousselines de coton blanches sont dites figurées ou fleuries ; les motifs colorés, floraux ou abstraits, souvent complexes, sont tissés avec une trame supplémentaire. La spécificité du jamdani est de donner l’illusion que les fleurs ou les motifs tissés en fils de couleurs sur un support parfaitement invisible, flottent dans l’air. Les princes Moghols, dont la culture était influencée par les perses, baptisèrent cette étoffe jamdani, mot dérivé de la combinaison de deux mots perses « jama » pour « étoffe » et « dana » pour « à petit grain ». Le mot jama est parvenu jusqu’à nous, non sous la forme d’une exquise cotonnade mais sous forme d’un « vêtement de jambes » ou pyjama

 AUJOURD’HUI

Si les mousselines indiennes contemporaines sont commercialisées dans des qualités qui n’ont de points communs avec leur ancêtre que le nom, mais elles sont encore très honorables.  Légères et souples, unies ou imprimées, idéales pour les vêtements légers. Osez laver et relaver ces mousselines, elles gagneront en souplesse. En lingerie fine, merveilleusement confortable, et en chiffon pour version plus sophistiquée ! Je passe intentionnellement l’usage de la mousseline pour envelopper un bouquet garni ou égoutter un fromage ! En décoration, quoi de plus charmant, de plus délicat qu’un voile de mousseline de coton pour se protéger de la lumière crue du soleil ? Si vous aimez les effets somptueux, les transparences magiques, si vous rêvez de tissus voluptueux, la finesse de cette matière est prétexte à de multiples superpositions qui créent des effets colorés extraordinaires. Pour booster le résultat : utilisez-la toujours sans modération ; il faut de grandes quantités pour donner à cette étoffe si fine un volume visible.          

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